Un produit miracle ? Non. Mais pas un poison non plus.
L’huile de coco n’est ni un produit miracle, ni un poison. Comme souvent en nutrition, la vérité est nuancée. Ce produit a des atouts, mais aussi des limites.
Dans cet article, je vous propose de faire le point sur cette huile devenue tendance, mais qui reste encore mal comprise. D’où vient-elle ? Que contient-elle ? Est-elle vraiment bonne pour la santé ? On démêle tout ça ensemble.
De quoi est composée l’huile de coco ?
L’huile de coco est extraite à partir de la chair blanche de la noix de coco. Elle est composée à 100% de graisses dont une majorité sont des acides gras saturés – bien plus que la plupart des huiles végétales que nous consommons en Europe (qui contiennent une majorité d’acides gras insaturés).
Les graisses saturées ne sont pas mauvaises en soi : elles fournissent de l’énergie à notre organisme et participe à la structure de nos cellules. Mais en excès, elles sont notamment associées à un risque accru de maladies cardiovasculaires.
A température ambiante, on reconnaît les graisses saturées car elles ont une forme solide (comme le beurre). D’un point de vue culinaire, ces huiles résistent bien à la chaleur, ce qui en fait un bon choix pour la cuisson (voir mon article sur les meilleures huiles de cuisson).
Pourquoi est-elle devenue si populaire ?
Deux raisons principales.
D’abord, il y a sa saveur unique qui parfume instantanément les recettes… Mais l’huile de coco doit surtout son succès à sa richesse en triglycérides à chaîne moyenne (TCM).
Il s’agit d’un type de graisse qui serait plus facilement utilisé comme source d’énergie et donc moins stocké par l’organisme. D’où la réputation flatteuse de « graisse qui fait moins grossir ». Mais ces effets n’ont pas été clairement confirmés par la science.
Comparée à d’autres matières grasses comme le beurre qui contient environ 10% de TCM, l’huile de coco peut en contenir une proportion bien plus élevée – selon la qualité de l’huile.
Des usages qui dépassent de la cuisine
L’huile de coco n’est pas seulement une alliée culinaire. Elle est très populaire en cosmétique naturelle:
- Hydratation de la peau et des cheveux
- Effets antimicrobiens qui aident à protéger la barrière cutanée
- Texture agréable et parfum gourmand.
Sur ce point, ses bénéfices sont mieux documentés que dans l’alimentation.

Pourquoi l’huile de coco fait débat ?
La controverse entourant l’huile de coco est double. D’une part, les études scientifiques sont limitées et contradictoires. Les effets réels des TCM sur la santé restent encore mal établis. D’autre part, la quantité de TCM varie énormément d’une huile à l’autre, sans que cela soit indiqué sur l’emballage. Autrement dit, vous ne savez pas si l’huile que vous utilisez est réellement plus intéressante qu’un beurre classique…
Je vous laisse le soin d’en tirer vos propres conclusions !
Certains préféreront cette matière grasse de source végétale à des sources animales. D’autres voudront éviter d’acheter un produit qui a dû traverser la moitié du globe pour arriver dans votre supermarché. À chacun de choisir.
Les recommandations officielles
Les chiffres varient selon les pays :
- En France, la part recommandée des lipides dans l’apport énergétique journalier est de 35% à 40% (lien).
- En Suisse, les autorités sanitaires recommandent une consommation de lipides entre 20% et 35% de l’apport énergétique (lien).
En revanche, tous s’accordent généralement au sujet des acides gras saturés qui ne devraient pas représenter plus de 10% du total calorique.
Mon avis de nutritionniste
J’utilise l’huile de coco, mais avec discernement, car j’apprécie sa saveur délicate dans certaines préparations. Je choisis une huile bio issue de filières durables.
Tout est une question de bon sens :
- Variez vos sources de matières grasses.
- Privilégiez les huiles riches en acides gras insaturés pour un usage quotidien (olive, colza, tournesol, noix).
- Réservez l’huile de coco pour des usages précis, pour son goût (et ses propretés techniques).
A retenir
L’huile de coco n’est ni un poison, ni un produit miracle. Elle peut toutefois trouver sa place dans une alimentation équilibrée, à condition d’être consommée avec modération et en complément d’autres sources de lipides plus favorables à la santé.